Mes proches ne le savent peut-être pas mais les sujets liés au management et au bien-être au travail m’intéressent beaucoup. Dans une autre vie, j’aurais adoré travailler dans les ressources humaines ou devenir Chief Happiness Officer.
Aujourd’hui, je m’adresse à toi ! Oui, toi qui penses que tu n’as pas ta place dans ton job et qui se demande pourquoi ton ou ta boss t’a embauché(e)…
Tu t’es déjà dit que tu as été pris dans ton boulot juste parce que tu as eu de la chance et que si tu as eu des retours positifs concernant ton dernier projet qui a cartonné au taff, c’est uniquement parce que tes collègues ont été sympas avec toi ?
Eh bien, tu souffres surement du syndrome de l’imposteur. Mais rassure-toi, tu n’es pas le seul ! C’est un phénomène assez répandu puisque 70% des personnes dans le monde auraient déjà ressenti ce syndrome au moins une fois dans leur vie.
Le syndrome de l’imposteur : qu’est-ce que c’est ?
En vérité, parler de syndrome est un abus de langage. Ce n’est pas une maladie mais plutôt un phénomène, un sentiment, que l’on ressent et qui pour certaines personnes peuvent avoir des effets assez néfastes pour leur développement personnel.
Ce sentiment d’imposteur, identifié en 1978 par deux psychologues américaines, se traduit par les éléments suivants :
- Le sujet a des doutes concernant sa légitimité au travail et ses réelles compétences et a l’illusion de tromper son monde
- Par conséquent, il éprouve une peur à l’idée d’être démasqué et que ses collègues découvrent qu’il est nul
- Et quand bien même il ne se fait pas attraper, quand il réussit un projet ou une mission il va attribuer ce succès à des éléments extérieurs mais en aucun cas grâce à ses compétences.
bref, une vision de soi pas très jojo quoi !

D’où peut venir le syndrome de l’imposteur?
Les origines de ce sentiment sont multiples.
Tout d’abord, il y a ces normes sociales qui nous poussent à la performance à tout prix et nous incitent à la compétition. Cette course effrénée à la réussite et au succès peut mettre à mal notre estime de soi.
Notre éducation, la perception et les aspirations que projettent nos proches à notre égard jouent également un rôle dans le développement de cette sensation d’imposture.
Me concernant, j’ai toujours été considérée comme une élève studieuse et brillante. Une vraie « intello ». 🤓
L’inconvénient, c’est que très tôt dans mon parcours scolaire j’ai eu du mal à accepter les échecs….
Tu vois la meuf chiante qui pleure parce qu’elle a eu 14 au dernier contrôle d’histoire alors que généralement elle a que des 19 ! Bah c’est moi ! 🙋🏾♀️
Parce qu’en fait, j’avais le sentiment qu’on attendait de moi que je réussisse à l’école…. Donc, inconsciemment, je ressentais une certaine pression à ne pas « échouer » car j’avais finalement peur de décevoir mon entourage…
D’ailleurs, c’est toujours le cas maintenant…
Ainsi, à chaque fois que je subis ce que je perçois comme un échec, je ne le vis pas bien et mon estime en prends un coup. Ce qui alimente davantage ce sentiment d’imposteur, car finalement je considère que je ne suis pas légitime et je remets facilement en question TOUT mes acquis…
Une Drama Queen dans l’âme! 🤦🏽♀️
Dans le milieu du travail, j’ai souvent ressenti ce sentiment d’imposture, notamment lors de mon premier poste en apprentissage, et cela pour plusieurs raisons :
- Le statut d’apprentie fait que je ne me sens pas considérée comme une « vraie » salariée…
- Je travaille dans une entreprise de hautes technologies avec beaucoup de collègues ingénieurs hautement qualifiés et moi dans tout ça ? Je n’ai aucune compétence technique lié au cœur de métier de ma boîte…
- Je suis une jeune femme noire dans une industrie remplie d’hommes blancs…
J’ai le sentiment de devoir en faire 10 fois plus que mes collègues pour pouvoir être un minimum considéré et pour prouver aux autres que je ne suis pas un quota…
Ici, je parle de mon vécu, mais il existe pleins d’autres facteurs qui poussent certaines personnes à développer ce sentiment d’imposture comme une personnalité introvertie ou d’autres constructions sociales par forcément liées à l’éducation…
Les conséquences néfastes du syndrome de l’imposteur :
S’il persiste, le syndrome de l’imposteur peut vraiment avoir des conséquences néfastes sur ta vie tels que :
- Une mauvaise estime de soi et une tendance systématique à se dénigrer, ce qui n’est pas top pour booster sa confiance en soi….
- En tant qu’éternel insatisfait, tu peux avoir tendance à te tuer à la tâche pour légitimer ta place mais… qui dit surcharge de travail dit burn-out éventuel… et pour peu que tu sois dans un environnement de travail toxique, c’est foutu !
- A contrario, tu peux opter pour de la procrastination et/ou de l’auto-sabotage car tu te considéreras incapable de réaliser cette tâche, donc à quoi bon…
Bref, ce sentiment d’imposteur peut nuire à ta santé mentale mais aussi à ta productivité au travail…
Mais comment faire pour ne plus faire face à ce satané syndrome de l’imposteur ? Sommes-nous condamnés à constamment nous auto-flageller ?
Heureusement, Internet (et les librairies) regorge de pas mal de conseils pour remédier à ce mal-être. Je t’ai sélectionné 8 astuces pour t’aider à diminuer ce mal-être.
8 astuces pour remédier au syndrome de l’imposteur
#1 -Relativiser 🤷🏾♀️
Je suis peut-être défaitiste, mais selon moi, faire disparaitre à jamais ce sentiment est impossible. C’est normal et plutôt sain d’avoir des doutes (et de douter de ses doutes aussi ^^) car cela montre qu’on ne se repose pas sur ces acquis. En revanche, ne jamais douter de soi et ne jamais se remettre en question est beaucoup plus problématique, tu ne penses pas ?
Mais c’est évident qu’il faut trouver des moyens pour atténuer ce symptôme car pour la plupart des cas, cette perception négative qu’on a de nous-même est infondée…
#2 – Revenir sur tes réussites et ton parcours ✨
Comment ? En écrivant pardi ! On a tendance à facilement oublier les choses que l’on réussit et à se focaliser sur le négatif. Mais si tu prends l’habitude de noter, dans un cahier de reconnaissances, tes succès (petits ou grands) ou les ressentis positifs qu’a ton entourage à ton égard, tu pourras facilement les relire, en cas de bad mood, et réaliser que tu n’es pas si nul que ça…
#3 – On arrête cette quête de la perfection 🚫
Aussi longtemps que je me souvienne j’ai toujours détesté cette notion de perfection mais dans mes agissements, je ne suis pas souvent satisfaite de moi car je considère que je n’ai pas été parfaite…
Contradictoire, moi ? Jamais !
Mais bonne nouvelle : La perfection n’existe pas…
Attention dire non à la perfection ne signifie pas être négligeant…
Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit hein…
Il s’agit encore une fois de relativiser et de se dire qu’il n’y a pas besoin d’être excellent sur tous les fronts pour mériter sa place. Travailler à l’excès pour atteindre cette sois-disante « perfection » aura plus de répercussions négatives (perte de temps, fatigue, stress) que de convenablement faire le travail demandé..
#4 – Le droit à l’erreur ✅
Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur perçoivent les erreurs ou les remarques comme la preuve de leur non performance. N’oublions pas que faire des erreurs, se tromper c’est normal et c’est même bénéfique.
On apprend sur nous-même, nos points forts et nos points faibles et on arrive à déterminer ce que l’on veut et ce que l’on ne veut plus.
Oui je sais : c’est plus facile à dire qu’à faire
Mais c’est important de se focaliser sur ce qu’une erreur peut nous apporter pour avancer plutôt que d’interpréter cette erreur comme argument de non légitimité .
#5 – Pas besoin d’être expérimenté pour être bon dans son travail 👶🏾
On a souvent tendance à associer expertise et performance. On le voit dans les offres d’emploi où les recruteurs cherchent des profils avec 20 ans d’expérience dans les métiers du digital ! 🙄
Ne pas se sentir légitime quand on est novice dans son job est un sentiment que beaucoup d’entre nous peuvent rencontrer.
Au cours d’une conversation avec des amies où l’on discutait éducation canine 🐕, nous avons fait le constat qu’être étudiant ou novice peut finalement être perçu comme un avantage. 💪🏾
Un étudiant ou un jeune diplômé possède, normalement, les connaissances les plus à jour dans son domaine étant donné qu’il a été formé récemment. Il a également cette énergie d’apprendre qui le pousse à être beaucoup plus soucieux de bien faire son travail. Tandis qu’une personne considérée comme experte aura surement plus tendance à se reposer sur ses acquis et sera peut être plus facilement lassé de son travail après 30 années à faire la même chose !
#6 – Libérer la parole! 🎤
…pour mieux se défaire de ce sentiment. Parles-en autour de toi, à tes proches à tes collègues-amis et/ou à tes supérieurs si tu es dans un environnement propice à la communication. Tu verras, tout d’abord que tu n’es pas seul et ensuite tu réaliseras que les critiques négatives que tu émets à ton encore, tes collègues ou tes proches ne les partagent pas forcément…
Ecoute ce que les autres ont à dire de toi, et n’hésite pas à demander des feedbacks de ton supérieur, cela te permettra de reconnaitre plus facilement tes accomplissements.
#7 – Est-ce vraiment toi le problème ? 🤔
Le problème avec ce concept de syndrôme de l’imposteur c’est qu’on jette la responsabilité de ce mal-être sur la personne qui ressent ce sentiment. On oublie en effet d’analyser la forte influence de l’environnement qui peut accentuer ce syndrome. Dans certains cas, l’entreprise et le comportement de certains employés peuvent être responsables de ce mal-être. Donc des fois non c’est pas que dans ta tête !
C’est dans ta tête parce que des personnes mal intentionnées ont fait germer cette petite graine du doute en toi et elles n’hésitent pas à l’arroser régulièrement, en te lançant des petits pics ou en te dénigrant devant les autres…
Sympa la métaphore sur le jardinage 🌱 …
#8 – Lis sur le sujet ! 📚
En rédigeant cet article, j’ai trouvé pas mal de contenus et d’ouvrages qui parlent du syndrome de l’imposteur. C’est finalement un phénomène assez banal et qui d’ailleurs ne touche pas que le monde de l’entreprise. En tant que parents, nous sommes aussi touchés par ce sentiment…
Combien de fois, je me suis dit que j’étais une mère indigne parce que je n’ai plus la motivation de faire des repas maison pour Crevette ! 🙄
Pour aller plus loin, voici, donc, une petite liste d’articles que je trouvais intéressant à partager :
- Pourquoi le syndrome de l’imposteur touche davantage les femmes et les femmes racisées ?
- Un article de blog hyper bien rédigé sur le sujet
- Le super média de Welcome To The Jungle foisonne d’articles sur le syndrome de l’imposteur avec des points de vue différents.
- Il y a également ce livre que j’aimerai beaucoup me procurer et qui aiderait les femmes à surmonter le syndrome de l’imposteur : Sarah Zitouni – Tout vouloir, tout avoir
- Et si tu souhaites savoir si tu souffres du syndrome de l’imposteur, voici le test officiel de Pauline Rose Clance, une des psychologues qui a théorisé ce concept
